• Norbert Casteret
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    Le 27 juillet 1936, les promeneurs des rives de la Touvre, qui sont ceux des premiers congés payés, profitent d’une vision insolite. Une petite embarcation en caoutchouc s’avance sur la rivière. A son bord, un homme dans la pleine force de l’âge s’affaire à quelque activité étrange. Il semble prendre des mesures et sonder les profondeurs. Cet homme s’appelle Norbert Casteret

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    C’est en 1935 que M Casteret se rend à Angoulême où lors d’un Cercle littéraire de la ville un colonel qui se pique de radiesthésie lui remet une lettre qui le laisse presque sans voix. « Les eaux de la Touvre, découvre t-il ébahi, viennent de la Scandinavie »… Le 6 janvier suivant M Casteret donne son accord pour explorer la Touvre. Voilà comment nous devons une grande partie des recherches et études sur la Touvre à M Norbert CASTERET.

    L’étude qu’entreprend Norbert Casteret en ce mois de juillet 1936 est d’importance. Elle l’est non seulement pour la satisfaction de l’esprit, mais aussi pour la santé publique. Connaître le parcours des eaux peut permettre d’en contrôler la qualité. On sait qu’en 1908, le président du bureau d’hygiène militaire d’Angoulême, un médecin principal de première classe, avait fait une demande de renseignements sur les origines de la Touvre. Un an plus tard, le 6 mars 1909 exactement, le conseil Départemental d’Hygiène de la Charente avait proposé de clore les gouffres pour qu’on ne continuât pas à y jeter des bêtes mortes. Plusieurs analyses bactériologiques réalisés en 1912 et en 1914 avaient à leur tour prouvé une pollution de la Touvre. Ce n’est que le 8 novembre 1926, qu’un avis du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique avait décider l’ozonisation des eaux de la Touvre pour l’alimentation de la ville d’Angoulême. Et aujourd’hui c’est la Touvre, et elle seule, qui alimente en eaux potable le Grand Angoulême et plusieurs autres communes par l’intermédiaire de deux stations de pompage et de redistribution qui prennent l’eau directement dans la principale résurgence, le Bouillant.

    Le champ d’exploration de Norbert Casteret est le suivant. Rivière très courte (10 km) qui se jette dans le fleuve Charente et c’est grâce aux eaux de la Touvre que la Charente est navigable jusqu’à Angoulême, la Touvre est particulièrement remarquable à ses sources (plus de 100m). C’est d’ailleurs cette largeur exceptionnelle qui fait qu’elle ne déborde jamais. Le débit moyen des résurgences est de 12.8m3/s mais il peut varier de 3 à 20 m3/s. Néanmoins, on a relevé des pointes de 40m3/s en 1904 et de 26 m3/s en mars 1927 (on relèvera 32 m3/s en janvier 1994). Un maigre débit de 1.4 m3/s a été enregistré en septembre 1929.

    La vitesse de circulation des eaux souterraines est de l’ordre de 54 à 56 m/h en étiage, et de 98 à 106 m/h en haute eaux. Du fait de son parcours souterrain, la température de l’eau est presque constante été comme hiver : elle oscille entre 8°C et 12°C.

    http://norbertcasteret.net