• La forêt de Bois Blanc
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    Cette forêt n’est connue sous ce nom que depuis le milieu du XV° siècle, où elle s’appelait du nom très gaulois : Romegos ou Romegoux qui signifie : Ro, Rou, indique la proximité de l’eau.

    Dans un procès verbal d’avis pour le rétablissement des forêts de Braconne et Bois Blanc établi en 1674 par Froidour, le sous titre fait mention de forêt de Romegoux ou Bois Blanc et spécifie qu’elle est plantée de mêmes essences que celle de la Braconne.

    De fait, elle se situe près de la Touvre, de l’Echelle et les eaux venant du Bandiat à la Touvre passent dans un sous sol fissuré de crevasses et de grottes.

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    Dans le livre des fiefs de Guillaume de Blaye, évèque d’Angoulême de 1273 à 1307, nous trouvons les noms de Ramegos, Romegoutz et Romegoz.

    Il semble que l’historique de Bois Blanc soit intimement lié à celui du village de Touvre qui doit son existence aux luttes de la féodalité.

    C’est vers 1049 que le château féodal de Touvre fût construit et devint assez tôt la possession des comtes d’Angoulême. Une partie des terres, forêts et certains droits féodaux restèrent la propriété des évêques d’Angoulême.

    Lorsqu’en 1308, l’Angoumois passa à la couronne de France, le château de Touvre devint la propriété des rois de France et au moment de la révolution Touvre appartenait au comte d’Artois, frère du roi, futur Charles X.

    Faut-il en déduire que la forêt de Bois Blanc lui fût donnée au titre de l’apanage (don) en même temps que la forêt de Braconne en 1765 jusqu’en 1776 ?

    D’origine domaniale elle fit partie des domaines de l’Etat à la révolution.

    D’une superficie de 703 ha et 4 ca, elle se répartit sur les communes de Touvre 326 ha, Mornac 219 ha, Garat 91 ha et Bouex 68 ha.

    Cette forêt est divisée en 72 parcelles d’environ 10 ha, réparties en 2 séries : une feuillue de 209 ha 17 ca, une résineuse de 480 ha 79 ca et un ancien pare-feu de 13 ha 08 ca.

    Les limites sont matérialisées sur le terrain par un bornage avec fossé périmètral ou mur en pierre sèche. Cette forêt n’est grévée d’aucun droit d’usage.

    Une convention par acte du 4 décembre 1964 permet l’occupation du sol domanial assurant le passage du feader gaz de LACQ direction sud-est de la forêt. Une autre convention en date du 12 septembre 1924 à la Compagnie des Chemins de Fer d’Orléans, fit ouvrir un pare feu de 40 mètres le long de la voie ferrée.

    La forêt occupe un plateau calcaire compris entre la vallée du Bandiat à l’est et celle de l’Echelle de Touvre immédiatement à l’ouest. Le massif est traversé en son centre par une dépression nord-est/sud-ouest qui longe la voie ferrée.

    Caractéristiques géographiques :

    Altitude maximum 164 mètres, moyenne 117 , minimum70 m. Pas de relief très marqué, sauf au sud-ouest du massif où l’on trouve une pente entre 15 et 25%. Exposition variable suivant la configuration mamelonnée du terrain. Climat type océanique aquitain. Température moyenne 11°9, minimum 7°, maximum 16°7 avec des écarts beaucoup plus importants ces dernières années.

    Pluviosité 805 mm avec 175 jours/an. Sol, substratum formé de calcaire jurassique en plaquette avec dépôts siliceux.

    Essences et peuplement :

    Un peuplement d’origine subsiste sur les sols argilo-calcaire profonds et constitue l’association végétale type de la chênaie atlantique, avec 70% de chênes rouvres, pédonculés et chênes divers, 30% de divers (charmes, érables, tilleuls, fruitiers).

    Un peuplement résineux (pin sylvestre) résulte de la transformation progressive en futaie résineuse.

    Depuis 25 ans, un gros effort de reboisement par substitution d’essences a été entrepris, notamment sur les parties les plus pauvres ou supposées telles avec des hêtres, abies nordmann, pins Laricio et des cèdres de l’Atlas.

    La forêt de Bois Blanc par sa situation à proximité d’Angoulême est englobée comme espace vert dans les plans de la région angoumoisine.

    Chemins et allées :

    Les Sommières et lignes parfaitement entretenues et formellement interdites à la circulation des engins à moteurs, constituent d’excellents chemins de promenades et de détente :

    - L’Allée de la demoiselle, partant du rond point des Officiers au Lac Perrot existe toujours dans son tracé initial.

    - L’allée de Chazelles par où transitait la pierre qui servit à la construction d’Angoulême.

    - L’allée où transitait le minerai, reste visible notamment par l’emplacement du passage des roues ferrées.

    - L’allée des 4 bornes, reliait en ligne droite Trotte Renard à Mornac, en passant sous la voie ferrée et devant la maison forestière de la route de Montbron. Les enfants du hameau de Trotte Renard se rendaient par cette allée à pied au début du siècle, à l’école communale de Mornac.

    Origine de certains noms :

    Bois marceau : bois consacré à Mars le dieu de la guerre, à moins que ce ne soit à St Martial patron de l’Aquitaine.

    Le Luquet : Chaume du Luquet écrit par erreur Luguet sur les plans, ne pas confondre avec Laquet qui veut dire un petit lac, mais vient du nom latin Lucus (bois sacré). Ces bois situés sur des hauteurs étaient propres aux cérémonies druidiques.

    Les Gauchons : par son radical « Gau » indique un endroit où se trouvent des bois.

    Trotte Renard : canton bien nommé où maître goupil règne en seigneur, malgré quelques attaques craintives de l’équipage de chasse à courre du Champ du Bois.

    Lac Perrot : nom propre commun dans la région (peut être Perrot Georges, professeur et archéologue de 1832 à 1914).

    R.F Lorentz : chemin ferré qui indique une ancienne voie dont la chaussée était ferrée, c’est à dire pavée.

    Curiosités :

    Gouffres : trou de Mazart de Trotte Renard exploité en 1931 par M Mazart, accidenté lors de cette exploration, mourut des suites de ses blessures en 1934.

    Il y a d’autres petits gouffres d’une profondeur maximum de 3m qui sont sans intérêt.

    Lacs :
    Lac Coquet
    Lac Perrot
    Lac de la Latte
    Ces points d’eau abusivement appelés Lacs, ne sont en réalité que des affrontements naturels de poches d’argiles, retenant les eaux de pluies (diamètre maximum 5M).

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    Ruines : Gallo-romaines où l’on de trouve hélas, que des débris de tuiles.

    Arbres remarquables : quelques chênes au rond point des Officiers, aux varennes et au Lac Coquet.